FR Hôtel plus d'étoiles Dernière nuit à Zadar. Choix : dormir tout de suite pour laisser le sommeil attaquer la fatigue à coups d'heures ou aller voir la mer qui a mis sa tenue de nuit.
FR Ton nom ici Te souviens-tu quand on déambulait sans raison dans les rues enneigées d'un Vieux-Québec fin février? Quand ta petite main disparaissait dans la grande mienne?
FR Est-ce que ça marche? Si ça marche ? Eh bien… ça titube, ça essaie d’avancer, appuyé sur des béquilles imaginaires. Ça porte des sacrées belles godasses.
FR Y'a plus personne qui parle des racailles On se marre de sa gueule, de sa taille ou de son bide Bill déambule avec peine : il souffre d’obésité morbide Bill a connu l’enfer que d’autres appellent école secondaire
FR Un peu du pourquoi Je fais couler l’encre pour faire flotter des navires chavirés Chaque virée a laissé mon corps plus abîmé, mon cœur plus déchiré Ma plume plus aiguisée
FR S'ils pouvaient parler Je suis la corde au-dessus du tabouret Au milieu d’un salon rempli de regrets Coupez-moi
FR Rébellions (à mon fils) Je te servirai pas la formule classique « Quand j'avais ton âge » sonne trop pathétique Je suis passé à travers la tempête de mon adolescence À chercher le pourquoi de trop d’absences
FR Page 4 chapitre 23 Une fine constellation de taches de rousseur sur un visage doux, honnête. Parfait pour s'y perdre. Des mèches de cheveux blond platine, qui frôlent les cils d'une paire d’yeux bleu clair.
FR Nouée J’ai l’impression d’avoir la gorge nouée depuis que j’ai arrêté d’écrire. Et je parle bien d’écrire, pas de rédiger des articles optimisés pour le référencement et le retour sur investissement. Écrire sans contrainte mercantile ni technique.
FR Moments Souvent, les réponses à la grosse question "C'est quoi, la vie?" se trouvent dans les plus petits moments. Les moments minuscules, qui durent pas plus que quelques secondes ou quelques minutes, mais qui sonnent tellement fort, tellement vrai.
FR L'Olympe, c'est fini Écrit la veille de mes 25 ans Il y a quatre ans, je descendais l’Olympe à grand pas Dans une poésie éveillée, je chantais ma mortalité Je nous rappelais à tous d’en profiter Avant que la mort ne nous arrache d’ici-bas
FR Mi-homme, mi-olympien Écrit la veille de mes 24 ans Sur mon visage, mélange de soupir et sourire Je dois remplir ma promesse annuelle d’écrire Y’a cette feuille blanche sur laquelle il faut que je planche Avant de mordre à pleines dents dans ma 24e tranche
FR Les exilés de l'Olympe Écrit la veille de mes 23 ans Je constate que vous venez d’arriver Sur les terres des exilés Cessez un peu de vous asphyxier Faites-moi confiance : on s’habitue à l’air pollué Je suis le porte-parole du comité de bienvenue
FR Au pied l'Olympe Écrit la veille de mes 22 ans Il y a un an je chantais haut et fort Mon arrivée dans le monde des futurs morts Il y a un an je pensais bien en profiter De cette existence si vite envolée Des minutes de folie sont passées Suivies par des heures de profondes pensées
FR Descendre de l'Olympe Écrit la veille de mes 21 ans Demain je chanterai que hier encore j'avais vingt ans Et mon refrain parlera de cette ressource en voie d'extinction qu'est le temps Parce qu'à 21 ans, les années qui passent assassinent l'éternité
FR L'art de tuer Jules travaille à la Galerie – La Galerie d’art Miller, la plus prestigieuse du pays. Depuis deux mois, il porte fièrement, cinq soirs sur sept, son complet d’ébène (il a dû économiser le quart de son ancien salaire annuel afin de se procurer un tel habit).
FR J'en ai marre J'en ai marre. De tous les gens De cette société tellement pourrie qu'elle leur donne envie de mourir Des 50% qui pensent que le suicide c'est acceptable Des lâches courageux qui partent quand ça leur dit
FR Heure de peur Elle m’attend dans le détour de mes jours Pas toujours, mais elle saute rarement son tour Heure de peur Éclipse mon bonheur Aiguise mes malheurs
FR Dans le sous-sol chez ma mère Je dors à quelques pieds sous terre Dans le sous-sol chez ma mère Avant y’était aussi à mon père Dans le temps où j’étais un petit grand frère
FR Ça te paraît dans face Je m’adresse pas à tout le monde. Je parle à ceux qui ont le sang qui bouille vite, qui ont le coeur transparent et le visage changeant.
FR À coups de Colt Mon chapeau avait quitté ma tête. Il battait derrière moi, frappant mon dos au rythme des sabots. Retenu par un lacet de cuir serré sur ma gorge, il tentait de s’enfuir avant qu’il ne soit trop tard. Terni par le soleil, il avait mordu la poussière autant de fois que moi.