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Écrit la veille de mes 25 ans

Il y a quatre ans, je descendais l’Olympe à grand pas

Dans une poésie éveillée, je chantais ma mortalité

Je nous rappelais à tous d’en profiter

Avant que la mort ne nous arrache d’ici-bas

Il y a trois ans, j’étais au pied de l’Olympe, confus

Dans une poésie réfléchie, je rimais ma petite philosophie

Bâtie à coup de maux douloureux et de mots adoucis

On pouvait sourire après qu’il ait plu, et j’en étais convaincu

Il y a deux ans, je me suis exilé de l’Olympe pour de bon

Dans une poésie brûlante, j’hurlais notre indépendance

Notre mince chance devait s’articuler dans une violente danse

J’écrivais dans un labyrinthe de fantômes et de houblon

L’année dernière, je me suis proclamé mi-homme, mi-olympien

Dans une poésie plus mûre, je conjuguais au mature

Je me faisais une paix avec le paradoxe de ma nature

En emmenant mon enfant olympien avec moi sur le chemin

Aujourd’hui, je constate que l’Olympe est loin derrière

Dans une poésie honnête, laissez-moi tracer le décors

De la dernière année de mon siècle qui dépasse son quart

Demain, mes 25 ans cogneront à ma porte arrière

Il y a 7 mois, sur une terrasse d’été remplie à souhait

J’ai été frappé par une foudre, un coup électrisant

Qui aurait crû qu’un sourire et un salut suffiraient

À me faire redescendre la pente de l’amour en courant

Et en plongeant coeur premier dans cette romance

Je me doutais pas que j’apprendrais enfin à faire confiance
Que je réussirais à aimer mieux, tellement mieux

Qu’on construirait quelque chose d’aussi beau nous deux

Donc cette petite brune qui a trotté dans plusieurs coins du monde

Je veux lui dire merci d’y avoir cru, merci d’être ma blonde

Je suis reconnaissant pour tous nos jours, nos nuits et nos rires

Et puis pour le beau paquet déjà rempli de nos souvenirs

Dans un mois d’août américain, ma colonne vertébrale s’est fracturée

Après l’accident, mon moral de voyageur a foutu le camp

Dans un corset serré, j’ai assisté au retour de ma vieille anxiété

Y’a fallu que j’entreprenne de remonter ma pente lentement

Avec des grands hauts et des bas prononcés

J’ai fini par passé à travers ma douloureuse épopée

Aidé par la famille, l’amour et les amis

J’ai tourné cette page blessée-là de ma vie

Mais cette année, je dirais qu’une chose essentielle a changé

Du haut de la petite statue de ma maturité

J’ai finalement compris l’importance de l’équilibre

Elle seule me permettra d’être vraiment libre

Alors qu’est-ce qui se passe avec l’Olympe, me direz vous?

Je la laisse aller c’est tout; elle se débrouille bien sans nous

J’ai réalisé qu’il y avait d’autres montagnes qu’elle

Qui méritaient tout autant mes mots de mortel

Des montagnes bien à moi, colorées ou enneigées

Des montagnes douces ou dures que je me dois de monter

Pour me découvrir, pour apprendre et y voir toujours plus clair

Sur les sommets de mes passions, de l’amour ou de ma carrière

J’espère pouvoir gravir quelques unes de ces pentes en votre compagnie

Si vous avez partagé ou lu ces cinq années de ma vie, je vous remercie

Donc si ça vous va, on va conclure ça ici

L’Olympe, c’est fini.