Photo by Vance Osterhout on Unsplash

Je m’adresse pas à tout le monde. Je parle à ceux qui ont le sang qui bouille vite, qui ont le coeur transparent et le visage changeant. Ceux qui se font brûler le dessous des pieds par le feu de la passion, forcés d’avancer à pas de géants à travers tempêtes et grands vents, pendant que les autres se réchauffent en dedans. Ces mots-là sont ceux des marins brûlés, qui naviguent sur une mer d’émotions houleuse depuis des années, exposés aux intempéries de leur tempérament, aux coups de soleil de leurs joies, aux engelures de leur peine. Je vois votre amour couler de vos pores; la fumée de vos colères s’échapper de vos narines dilatées. Je vois vos yeux clairs, qui lancent autant de couteaux que de fleurs. Vous êtes de ceux qui montent le ton, ceux qui montrent les dents, qui lèvent le menton. Vous avez du front, tout le tour de la tête. Assez de front pour y afficher vos pensées, vos idées, vos je t’aime tellement fort et vos t’as tort, je suis pas d’accord. Vous faites vibrer mon âme jusque dans mes doigts jusqu’aux touches de mon clavier. Vous êtes moi, et moi aussi je suis vous, et quand ils disent plus on est de fous, ils parlent de nous. Puis on rit. Quand on s’accroche, ah, y’a de la friction, c’est explosif, c’est dangereusement boom. Mais notre travail, c’est de nous assurer, si on est pour exploser, qu’on donne au monde des feux d’artifice lumineux. Ça sera pas facile, mais je suis game de déclarer qu’on en sera capable. Parce qu’on est de ceux dont le ballon d’espoir rebondit pas mal mais dégonfle jamais. Parce qu’on est de la race qui a jamais appris à rester au plancher. On se relève bon an mal an, avec le sourire sanglant des triomphants.