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J’ai l’impression d’avoir la gorge nouée depuis que j’ai arrêté d’écrire. Et je parle bien d’écrire, pas de rédiger des articles optimisés pour le référencement et le retour sur investissement. Écrire sans contrainte mercantile ni technique. Écrire pour vivre, pas pour gagner ma vie.

Ma vraie voix me manque. Mon vrai moi me manque. J’ai de la peine à en revendre, mais je n’ai plus les moyens de l’exprimer comme avant. Donc je la garde en-dedans. Je ris du poète que j’étais avec des gens qui ne me connaîtront vraiment jamais. Je m’ennuie du temps où je m’en foutais de me vider les tripes en public. Ça avait quelque chose de salvateur, voire magnétique. Une sincérité non-censurée. C’était libérateur de laisser mes doigts suivre le rythme de mon coeur, sans avoir peur. Sans calculer, sans réfléchir. Courir sans aboutir, japper sans craindre de se faire punir. Dites-moi pas que mon vieux chien est mort. Non, pas encore.

Et pendant que mon silence s’allonge, mes journées font le contraire. Mes années se transforme en éclairs. Brillantes, percutantes, répétées. Épeurantes, fatiguantes, limitées. Mes amitiés diminuent, mes amis d’hier se diluent, autour de bières trop irrégulières.