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- Descendre de l'Olympe (1/5)
- Au pied de l'Olympe (2/5)
- Les exilés de l'Olympe (3/5)
- Mi-homme, mi-olympien (4/5)
- L'Olympe, c'est fini (5/5)
Écrit la veille de mes 25 ans
Il y a quatre ans, je descendais l’Olympe à grand pas
Dans une poésie éveillée, je chantais ma mortalité
Je nous rappelais à tous d’en profiter
Avant que la mort ne nous arrache d’ici-bas
Il y a trois ans, j’étais au pied de l’Olympe, confus
Dans une poésie réfléchie, je rimais ma petite philosophie
Bâtie à coup de maux douloureux et de mots adoucis
On pouvait sourire après qu’il ait plu, et j’en étais convaincu
Il y a deux ans, je me suis exilé de l’Olympe pour de bon
Dans une poésie brûlante, j’hurlais notre indépendance
Notre mince chance devait s’articuler dans une violente danse
J’écrivais dans un labyrinthe de fantômes et de houblon
L’année dernière, je me suis proclamé mi-homme, mi-olympien
Dans une poésie plus mûre, je conjuguais au mature
Je me faisais une paix avec le paradoxe de ma nature
En emmenant mon enfant olympien avec moi sur le chemin
Aujourd’hui, je constate que l’Olympe est loin derrière
Dans une poésie honnête, laissez-moi tracer le décors
De la dernière année de mon siècle qui dépasse son quart
Demain, mes 25 ans cogneront à ma porte arrière
Il y a 7 mois, sur une terrasse d’été remplie à souhait
J’ai été frappé par une foudre, un coup électrisant
Qui aurait crû qu’un sourire et un salut suffiraient
À me faire redescendre la pente de l’amour en courant
Et en plongeant coeur premier dans cette romance
Je me doutais pas que j’apprendrais enfin à faire confiance
Que je réussirais à aimer mieux, tellement mieux
Qu’on construirait quelque chose d’aussi beau nous deux
Donc cette petite brune qui a trotté dans plusieurs coins du monde
Je veux lui dire merci d’y avoir cru, merci d’être ma blonde
Je suis reconnaissant pour tous nos jours, nos nuits et nos rires
Et puis pour le beau paquet déjà rempli de nos souvenirs
Dans un mois d’août américain, ma colonne vertébrale s’est fracturée
Après l’accident, mon moral de voyageur a foutu le camp
Dans un corset serré, j’ai assisté au retour de ma vieille anxiété
Y’a fallu que j’entreprenne de remonter ma pente lentement
Avec des grands hauts et des bas prononcés
J’ai fini par passé à travers ma douloureuse épopée
Aidé par la famille, l’amour et les amis
J’ai tourné cette page blessée-là de ma vie
Mais cette année, je dirais qu’une chose essentielle a changé
Du haut de la petite statue de ma maturité
J’ai finalement compris l’importance de l’équilibre
Elle seule me permettra d’être vraiment libre
Alors qu’est-ce qui se passe avec l’Olympe, me direz vous?
Je la laisse aller c’est tout; elle se débrouille bien sans nous
J’ai réalisé qu’il y avait d’autres montagnes qu’elle
Qui méritaient tout autant mes mots de mortel
Des montagnes bien à moi, colorées ou enneigées
Des montagnes douces ou dures que je me dois de monter
Pour me découvrir, pour apprendre et y voir toujours plus clair
Sur les sommets de mes passions, de l’amour ou de ma carrière
J’espère pouvoir gravir quelques unes de ces pentes en votre compagnie
Si vous avez partagé ou lu ces cinq années de ma vie, je vous remercie
Donc si ça vous va, on va conclure ça ici
L’Olympe, c’est fini.