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Écrit la veille de mes 22 ans

Il y a un an je chantais haut et fort

Mon arrivée dans le monde des futurs morts

Il y a un an je pensais bien en profiter

De cette existence si vite envolée

Des minutes de folie sont passées

Suivies par des heures de profondes pensées

Des pairs de jours jumeaux sont disparus

Suivis par des semaines de boulot ardu

L’Olympe : il y a un an que j’en suis descendu

Demain, mes vingt et un ans ne seront plus.

Pendant ces trois centaines de jours chez les vivants

Je n’arrivais pas à regarder en avant

Je croyais devenir libre comme seul l’homme mortel peut l’être

Peut-être avais-je négligé de vieilles chaînes enterrées

Assis sur le trône de mon esprit, je m’en croyais maître

Mais tôt ou tard, on devient tous prisonniers

Ligotés par des cordes de regrets et de remords

On s’en veut, et notre volonté saute par-dessus bord

Noyée dans des j’aurais-dû ou des si-j’avais-su

Mais la fuite ne sera jamais notre salut

J’étais là, seul avec ces questions anxieuses

Tournant la tête, je me suis surpris à m’ennuyer de Zeus

Orgueilleux, j’ai levé mon doigt vers les cieux

Toujours convaincu qu’on peut être heureux sans les dieux…

Alors j’ai passé l’année à frapper sur mes idées

Pour me forger une philosophie du bonheur

Je crois y être presque arrivé

À coup de maux de tête et de coeur

À coups de mots de fête et de pleurs

Si ça vous intrigue, payez-moi un verre

Je vous montrerai bien de quoi ç’a d’l’air.

À force d’avancer et de tourner en rond

J’ai appris deux ou trois leçons :

Au pied de l’Olympe, seuls les nomades survivent vraiment

L’esprit ne doit pas jogger sur un tapis roulant

Sédentaire, le cerveau devient un autre mort-vivant

Le cœur, lui, doit battre pour demain

Conjugué au passé, aimer ne nous mène à rien

J’ai appris que même si on n’aime pas valser

La pluie nous forcera un jour ou l’autre à danser

Et puis pour calmer un peu l’orage

Je me suis promis de continuer à pelleter des nuages

J’ai planté mes mots afin de voir fleurir des images

Je me suis juré de voir d’autres paysages

Histoire de vous écrire un millier d’autres pages.

Avant de plonger dans le sommeil et ses abysses

Je vous laisse sur ces vers simplistes :

La vie, c’est la meilleure des écoles

Ne la passez pas en retenue

L’amour, c’est le meilleur des alcools

Arrangez-vous pour en avoir bu