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- Descendre de l'Olympe (1/5)
- Au pied de l'Olympe (2/5)
- Les exilés de l'Olympe (3/5)
- Mi-homme, mi-olympien (4/5)
- L'Olympe, c'est fini (5/5)
Écrit la veille de mes 22 ans
Il y a un an je chantais haut et fort
Mon arrivée dans le monde des futurs morts
Il y a un an je pensais bien en profiter
De cette existence si vite envolée
Des minutes de folie sont passées
Suivies par des heures de profondes pensées
Des pairs de jours jumeaux sont disparus
Suivis par des semaines de boulot ardu
L’Olympe : il y a un an que j’en suis descendu
Demain, mes vingt et un ans ne seront plus.
Pendant ces trois centaines de jours chez les vivants
Je n’arrivais pas à regarder en avant
Je croyais devenir libre comme seul l’homme mortel peut l’être
Peut-être avais-je négligé de vieilles chaînes enterrées
Assis sur le trône de mon esprit, je m’en croyais maître
Mais tôt ou tard, on devient tous prisonniers
Ligotés par des cordes de regrets et de remords
On s’en veut, et notre volonté saute par-dessus bord
Noyée dans des j’aurais-dû ou des si-j’avais-su
Mais la fuite ne sera jamais notre salut
J’étais là, seul avec ces questions anxieuses
Tournant la tête, je me suis surpris à m’ennuyer de Zeus
Orgueilleux, j’ai levé mon doigt vers les cieux
Toujours convaincu qu’on peut être heureux sans les dieux…
Alors j’ai passé l’année à frapper sur mes idées
Pour me forger une philosophie du bonheur
Je crois y être presque arrivé
À coup de maux de tête et de coeur
À coups de mots de fête et de pleurs
Si ça vous intrigue, payez-moi un verre
Je vous montrerai bien de quoi ç’a d’l’air.
À force d’avancer et de tourner en rond
J’ai appris deux ou trois leçons :
Au pied de l’Olympe, seuls les nomades survivent vraiment
L’esprit ne doit pas jogger sur un tapis roulant
Sédentaire, le cerveau devient un autre mort-vivant
Le cœur, lui, doit battre pour demain
Conjugué au passé, aimer ne nous mène à rien
J’ai appris que même si on n’aime pas valser
La pluie nous forcera un jour ou l’autre à danser
Et puis pour calmer un peu l’orage
Je me suis promis de continuer à pelleter des nuages
J’ai planté mes mots afin de voir fleurir des images
Je me suis juré de voir d’autres paysages
Histoire de vous écrire un millier d’autres pages.
Avant de plonger dans le sommeil et ses abysses
Je vous laisse sur ces vers simplistes :
La vie, c’est la meilleure des écoles
Ne la passez pas en retenue
L’amour, c’est le meilleur des alcools
Arrangez-vous pour en avoir bu