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L’autobus remplie de gens à moitié heureux
Assis deux par deux, timide tristesse dans les yeux
Assis sur les vieux bancs bleus
Blues de banlieue
Neuf à cinq pour payer l’hypothèque
Nostalgie des discothèques
Déjà hâte à la retraite
Parents marionnettes
Une Église peu fréquentée
Parfois remplie de personnes âgées
On a laissé le Seigneur tranquille
Sans pour autant le chasser de la ville
Le stationnement de l’épicerie bien garnie
Des vieux tacos, des mobilettes, peut-être une Audi
Un bon tas de Toyota qui vieillissent bien
Ça suffit pour ramener le modeste festin
Des voisins pas assez loin
Les rumeurs vont vite dans le coin
Autour d’une abordable bouteille de vin
L’alcool remplace souvent le divin
Des quartiers si calmes qu’on s’y ennuie
Couchés avant minuit
On oublie qu’on est en vie
La majorité des journées passées assis
Avec l’impression que c’est pas assez, ici
Faut pas avoir peur des étrangers
Vous êtes en sécurité
Certaines portes restent débarrées
C’est une étrange tranquillité
Qui règne dans ces quartiers
Un texte moins excitant que le précédent
Les vers ne font pas serrer des dents
Ni battre le sang
C’est une mélancolie d’un soir de semaine
C’est le vide familier que la fin de soirée amène
Vais-je le vivre jusqu’à ce que je sois vieux ?
Blues de banlieue
J’ai le goût de le vivre à deux