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Réveille-toi, dit l'ami qui m'a suivi de Paris.
Non non non, couché sur le sofa. Réveille-toi, y'a un feu, dit l'ami qui a traversé l'océan dans les airs avec moi.
Non non non, tu cries encore au loup et il brûle même pas.
Réveille-toi, y'a un vrai feu.
Trois fois? Le loup doit être rôti. Cinq minutes plus tard, on court dans les rues, flammes et fumée comme boussole. Les hydravions nous suivent, mais ils courent plus vite que nous dans le ciel. Oh les hydravions rouges et jaunes sont fâchés; encore un feu qui a eu le culot de mélanger leurs couleurs et de brûler orangé. Une petite forêt en cendres chaudes à Zadar; la fumée remplit le quartier qui l'entoure. On se regarde et nos quatre yeux s'entendent pour se dire qu'ils ne se croient pas. Un feu feu pas joli feu pendant notre séjour, quelles (mal)chances? Ronronnement de moteur près de nos têtes, les gens du coins crient et s'écartent du chemin. On n'est pas du coin, mais on les imite puisqu'ils s'agitent. Et splash aux premières loges : l'hydravion fâché ouvre son ventre rempli d'eau de mer sur le feu orangé culotté. À deux pas d'où nos pattes étaient.
La grand-maman en robe du coin brûlé ça l'a excitée, l'incendie. Elle nous parle dans un anglais aussi brisé qu'une promesse d'adolescent. Son vieux doigt ridé pointe la forêt de cendres. There is snake, dangerous snake in forest. Not now. The snake is finished to eat!