Les exilés de l'Olympe
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- Descendre de l'Olympe (1/5)
- Au pied de l'Olympe (2/5)
- Les exilés de l'Olympe (3/5)
- Mi-homme, mi-olympien (4/5)
- L'Olympe, c'est fini (5/5)
Écrit la veille de mes 23 ans
Je constate que vous venez d’arriver
Sur les terres des exilés
Cessez un peu de vous asphyxier
Faites-moi confiance : on s’habitue à l’air pollué
Je suis le porte-parole du comité de bienvenue
Fier membre de la tribu des dieux déchus
Comme vous j’ai dû quitter l’Olympe il y a quelques années
Et comme vous je suis atterri ici plutôt désorienté
Je sais, moi aussi j’y serais bien resté
Sur ce Mont libéré de la triste réalité
Moi aussi j’aurais voulu continuer à faire semblant
Mais on ne peut être enfant jusqu’à la fin des temps
Si je suis vieux ? Oh, pas tellement
Demain, je n’aurai que 23 ans
Vous êtes arrivés sains et saufs et vous m’en voyez content
Maintenant, vous devez apprendre à apprivoiser l’instant
Parce qu’ici-bas, on en a qu’une quantité limitée
Donc le plus possible, on essaie de les partager
Bien sûr, il y a une tonne d’autres tribus
Définies par une tonne d’attributs
Sentez-vous libres de quitter les dieux déchus
Mais avant de partir, profitez donc de mon petit vécu
Premièrement, regarder vers l’avant, pas l’arrière
N’imitez pas le désespoir de certains de vos frères
Qui s’accrochent éperdument à l’Olympe et ses pierres
Bientôt, ils comprendront que c’est la distance qui fait briller nos hiers
N’ayez pas peur des peut-être
Le destin, ici, n’a pas vraiment de maître
Les médisants, envoyez-les paître
Renvoyez-les à leur troupeau, dans l’étroitesse de leur être
Brillez, parce qu’on aura beaucoup de jours sombres
Souriez, parce que ça fera fuir une part de l’ombre
Criez, parce que chez nous, on martyrise le silence
Conscients qu’il nous aura tous un jour au bout de sa lance
Sauvages? Non, nous sommes seulement humains
Résignés? Non, nous lèverons toujours nos poings
Irresponsables? Non, nous n’avons qu’un cœur d’enfant
Fous? Non, nous ne sommes que vivants
Alors montrez-moi de quoi les vivants sont capables
Manquez de respect au morne et au stable
Libérez les chevaux puis brûlez l’étable
Buvez, chantez, et montez sur les tables
Montrez-moi de quoi les vivants sont capables
Je veux vous voir hurler à la lune
Je veux vous voir fouler cette Terre bleu et brune
Je veux vous voir danser sous la pluie
Je veux vous voir rire malgré les soucis
Je veux vous voir vous battre contre l’ennui
Je veux vous voir embrasser vos ennemis
Je veux vous voir souffrir puis en rire
Je veux vous voir pleurer sans fuir
Je veux vous voir briser toutes cages
Je veux vous voir devenir les mots sur mes pages
Ah, vous êtes restés? Alors encore une fois, bienvenue
Maintenant prenez garde aux fervents du avoir su
Ces mêmes individus, déçus d’avoir quitté notre tribu
Vous traiterons de fous, de déchus
Invitez-les à revenir, ayez pitié d’eux
Et rappelez-leur que même déchus
Nous resterons toujours des dieux