S'ils pouvaient parler

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Je suis la corde au-dessus du tabouret

Au milieu d’un salon rempli de regrets

Coupez-moi

Je suis le pot de somnifères ouvert

Dans une salle de bain puant la misère

Refermez-moi

Je suis la lame posée sur une veine

Au-dessus d’un évier débordant de peine

Rangez-moi

Je suis le tuyau coincé dans une vitre d’auto

Au coeur d’une forêt où pleure un idiot

Enlevez-moi de là

Je suis le fusil chargé

Le canon collé entre deux yeux aveuglés

Démontez-moi

Je suis la voiture qui fonce en sens inverse

Sur une route glissante de tristesse

Arrêtez-moi

Je suis ces mots laissés derrière

Dans une dernière lettre meurtrière

Effacez-moi