Au 1200

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J’y suis depuis déjà plus de quinze ans

Et je pense qu’il est à peu près temps

Que je parle un peu du 1200

C’est arrivé un peu plus que souvent

Que je m’asseye pour regarder le temps

Passer lentement sur le perron du 1200

Au 1200 je me suis souvent fait rentrer dedans

Par un camion qui avait VIE d’étampé à l’avant

J’ai roulé sur plus d’une planche à quatre roues

Je suis souvent rentré blessé, fatigué, gelé ou saoul

À quinze, dix-huit ou vingt ans

Par la porte maintenant bleue du 1200

Deux ou trois fois j’en suis sorti en courant

Mais je me suis jamais enfui bien longtemps

Parce que mon cœur est ancré au 1200

C’est en me promenant dans le coin du 1200

Que j’ai pu rencontrer des amitiés d’enfant

Des amitiés d’antan qui sont encore actuelles

Dois-je vraiment vous nommer, Dave, Samuel?

C’est triste, mais je peux pas oublier qu’au 1200

Y’a pas mal de cœurs qui se sont brisés

Incluant le mien au début de la sixième année

Et je te jure que je suis désolé

Si tu lis ces lignes et que tu sais que c’est entre autres le tien

Qui est tombé en morceaux au 1200 de la rue Saint-Julien

Dans ce jumelé d’une rue qui serpente pas mal

J’ai eu la chance de vivre avec une sœur plus que normale

Une belle fille au cœur qui bat avec fougue et fierté

Une championne de sœur que je pourrai jamais oublier

Impossible d’écrire un texte sur le 1200

Sans mentionner la femme y résidant

Sache que je sais, ma chère maman

Que sans tes efforts, ton courage et ton temps

Il n’y aurait pas eu de 1200

Merci mille fois

Qu’est-ce qu’on serait sans toi?

Au 1200 y’a un coffre rempli de larmes et de sourires

Que je pourrai jamais m’empêcher de rouvrir

Au 1200 j’ai appris à vivre et peut-être à mourir

J’y ai découvert la vraie valeur des souvenirs

Oui, je suis frileux à l’idée de partir

Alors dans moins d’un mois je vais devoir quitter

Ce foyer que je pourrai jamais arrêter d’aimer

Ce foyer déjà plus que gravé dans ma mémoire

Cet endroit qui regorge d’histoires en or

Les doigts croisés, je me console en me disant

Que dans sûrement moins de dix ans

Je vais trouver une maison valant le déménagement

Qui me fera peut-être vivre autant

D’émotions fortes que le 1200

Et puis j’espère que mes enfants

L’aimeront autant que j’ai aimé mon 1200